Norbert Lapeyre expose au claustra de la Bouquinerie.
Le Studio Lapeyre a été créé
à Tarbes juste après la guerre de 14-18 par Gaston Lapeyre, le grand-père de
Norbert, tout juste revenu des tranchées. Après lui, c’est Raymond, son fils
qui poursuit l’expérience. Les Lapeyre sont photographes de père en fils,
Norbert Lapeyre en représente la troisième génération.
Norbert abandonne la photo de
studio et se spécialise dans la photo de rue. C’est une série de ce genre de
photos qu’il nous montre sur le claustra de La bouquinerie :
«Errance en France» se veut un hommage aux maîtres. Cartier-Bresson
tout d’abord, le grand photographe, le maître de la photo de rue, ou plus
précisément, de la photo de la vie.
Comme lui, Norbert Lapeyre se
veut un témoin de son temps. Ses errances témoignent d’une vision à la fois
tendre et désespérée du monde d’aujourd’hui. Vision au deuxième degré, ses
cadrages ne recherchent pas seulement l’anecdote, mais ce qui dans la scène
représentée en contient l’essence.
Ses personnages sont extrêmes
dans leur humanité, véritables figures archétypales, voire un peu exemplaires
et même caricaturales. Attiré par le N& B et par le surréalisme, tous les
clichés qu’il nous propose cette fois-ci sont en couleur.
Son esthétique est un appel
d’humanisme. Ses photos de rue sont rarement directes, mais le plus souvent les
reflets de réalités plus ou moins crues d’où les scènes de misère ne sont pas
exclues. Une « Feuille morte » devient l’image de l’automne, mais un
automne sombre ; la feuille est trainée par le vent au milieu de la pluie
et de la boue.
Il faut «lire»
les clichés de Norbert Lapeyre comme des images au sens littéraire du terme.
Elles sont métaphoriques ; grâce à des cadrages très resserrés, la réalité
nous parvient exagérée, déformée,
brutale ; mais aussi lapidaire : un simple reflet, une ombre, un
geste pour compléter un portrait («Bob Marley»,
«Marie»). «Stop liberty» n’est qu’un feu rouge noyé
dans les jeux d’une fontaine urbaine.
Les reflets s’imposent à nous
de manière récurrente comme une véritable allégorie de la «vrai
vie», chère à Rimbaud.
Vernissage le samedi 26
septembre à midi.
La Bouquinerie Associative
20 rue des Thermes
Bagnères de bigorre
La Bouquinerie Associative
20 rue des Thermes
Bagnères de bigorre